Clairement le livre de la rentrée politique de 2024 tellement son auteur multipliait les interviews dans les médias de gauche. Et ça a été un succès vu qu’il était en rupture de stock presque partout lors de mon passage à Paris et que j’ai du visiter cinq ou six librairies avant de trouver un exemplaire.

De quoi ça parle ?

Si le livre pourrait sembler avoir été écrit en réaction aux élections européennes et législatives de juin 2024, il s’inscrit en fait dans le temps long.

Le décalage entre les tendances de fond entre opinion publique (de plus en plus progressive) et les politiques et les votes (qui s’ancrent à droite) est au coeur du livre. Vincent Tiberj, politiste qui recherche le sujet depuis 20 ans, analyse en profondeur les enquêtes d’opinions et de valeurs.

Le cadrage médiatique des sujets mais aussi l’orientation des médias et de leurs audiences, sujet très à la mode ces derniers mois, ont évidemment leur place dans le livre.

Cependant, plus que la seule analyse des opinions, le coeur du livre est une réflexion sur la démocratie représentative, dans les positions, représentations, mais aussi le rôle, la démographie et les opinions des abstentionnistes.

Le mot de la fin

Lecture très intéressante.

Les deux chapitres sur l’émergence du précariat (“Blurred lines”) et sur l’abstentionnisme (“Sound of silence”) sont les deux que j’ai trouvés les plus pertinents et sur lesquels je reviendrai.

A noter : le livre est très centré sur l’analyse quantitative des résultats de différentes enquêtes, ce qui, par moment, n’est pas la lecture la plus simple ou la plus accessible. Si vous souhaitez connaître le coeur du livre, ses interviews sont sans doute plus accessibles (ici chez France Inter, là chez Médiapart il y a 10 ans, ou chez Blast).

Enfin, de la même façon que Denis Colombi met des références à Batman partout où il peut, Vincent Tiberj semble lui vouloir placer des références musicales dans ses titres de chapitre.