Dur de ne jamais avoir entendu parlé du Fantôme de l’Opéra, principalement grâce à la comédie musicale qui jouait à Broadway depuis 1988 (oui, jouait. Après 13981 représentations, la compagnie a tiré le rideau et passe à autre chose). De mon coté, c’est surtout parce que ma femme aime beaucoup la musique associée, qu’on a un des vinyls qui va bien. Donc quand elle cherchait quelque chose à lire pour travailler un peu son français, ça semblait un bon choix. Et puis, je ne l’avais jamais lu non plus.

De quoi ça parle ?

Fin 19ème, au milieu des ors de l’Opéra Garnier de Paris, on suit un mélange d’histoire d’amour naissant entre un jeune noblion (le Vicomte de Chagny) et l’étoile montante de l’opéra (Christine Daaé). Si cette histoire sert de fil conducteur et motive ces deux protagonistes, le coeur de l’histoire tourne autour d’un curieux maître chanteur (le fameux Fantôme de l’Opéra), introduit des les premieres pages comme une présence latente des lieux puis par ses demandes surprenantes auprès des directeurs nouvellement en poste. L’histoire commençant réellement quand chacun de ces acteurs refuse d’accéder aux demandes du fantôme, qui révèle alors tous les moyens à sa disposition et sa maîtrise absolue des gens et des lieux.

Première surprise, le livre est classé comme livre policier. Ne connaissant que la comédie musicale avant de l’ouvrir, je pensais que l’aspect fantastique serait prédominant. Mais on suit autant les différents personnages essayer de résoudre le mystère que le narrateur recherchant les événements une cinquantaine d’années plus tard.

Et alors

Un peu comme les livres de Jules Verne (écrits bien avant, plutôt au moment des faits décrits d’ailleurs), le livre regorge de détails autant culturels (sur l’organisation de l’Opéra, les pièces jouées, en partie sur le vécu de certains personnages) que techniques (l’opéra, ses machines et leurs opérateurs sont un personnage à part entière). Je comprends que ça ne soit pas du goût de tout le monde mais personnellement, j’ai trouvé ça très lisible et donnant un peu d’épaisseur au roman. Et ce, alors même que je n’y connais absolument rien a l’opéra et aux pièces citées. A mon sens, ça va avec les romans écrits à cette époque.

Le livre clôt son intrigue mais la dernière partie du roman (toute celle basée du le récit du Persan), ouvre bien plus de questions que l’auteur laisse ouverts à dessein. On comprend comment et globalement pourquoi les événements de l’intrigue ont eu lieu, les motivations du Fantôme sont expliquées. Mais le Persan laisse entrevoir toute une vie bien plus palpitante et gore avant son arrivée à l’Opéra et à Paris en général.

Mon principal souci avec le livre est son style de narration. Comme mentionné plus haut, on découvre les événements au travers du récit d’un journaliste enquêtant dessus a posteriori, citant les différents protagonistes et croisant leurs récits au fur et à mesure. Là où j’ai eu du mal c’est que ce récit se fait couche après couche de récits rapportés. Le narrateur rapporte les dires d’un des personnages qui répète des dialogues, qui citent des lettres verbatim, qui rapportent d’autres événements. Une Inception épistolaire qui va beaucoup trop loin pour moi.

Le mot de la fin

Avis mitigé au final. Je suis content de l’avoir lu. L’histoire est sympa et c’est aussi intéressant de découvrir comment l’histoire de base a été adaptée pour la comédie musicale mais aussi comment le personnage du Fantôme, son histoire et ses origines, a évolué et a été récupéré dans la culture populaire.

Le style extrêmement indirect par contre… j’ai passé de mauvais moments dans certaines sections.

Bref, content de l’avoir lu, mais maintenant, le livre va aller pourrir dans un coin de ma bibliothèque.