David Cayla fait partie de ces noms que j’ai beaucoup lu ces derniers temps. Mais c’est surtout le titre qui m’a tapé dans l’oeil sur l’étal.

De quoi ça parle ?

Le livre commence évidemment par une discussion sur l’historique du libéralisme et une définition du néolibéralisme et en quoi les deux mouvements diffèrent, autant dans leurs philosophie que dans leurs effets :

Contrairement au libéral classique, partisan du laisser-faire, le néolibéral estime que le rôle de l’état est de faire fonctionner le marché.

Alors que les seconds (les libéraux) voient dans le marché un lieu d’émancipation économique où chacun peut se livrer à l’échange de manière autonome, les néolibéraux conçoivent le marché comme un mécanisme servant avant tout à établir des prix et à définir la valeur des choses. C’est cette fonction du marché qui doit être garantie par l’état.

Au travers d’une discussion sur le marché européen de l’électricité, il revient sur comment le néolibéralisme a été mis au coeur du projet européen, en dur, et limite donc les marches de manoeuvre politique et économique des gouvernements, d’autant plus celles de gauche qui ne suivent pas par définition la dogma néolibérale.

Il pointe également la position bancale de la gauche française qui au delà des discours s’est alignée sur les demandes et cadres européens voire a participé à la sanctification des règles néolibérales via les traités européens.

Ce décalage entre les mots et les impacts vécus par les populations, la mise en concurrence au moins disant entre les pays européens, loin de créer l’union, alimente le populisme de droite et le rejet de l’autre.

Pour lui, le but est de remettre de la volonté politique dans les mots. S’inspirer de ce d’autres pays européens, comme l’Espagne, ont fait pour retrouver des marges de manoeuvre. Il place aussi et surtout la décroissance mais au delà appelle à remettre en cause la centralité de l’économie et du PIB et de centrer les propositions et l’action sur les conditions de vie des populations plutôt qu’un indicateur économique hors sol.

Le mot de la fin

J’ai apprécié cette lecture mais il faudra sans doute que j’y revienne dans les semaines ou mois à venir.

L’exemple filé sur le marché de l’électricité, s’il permet de bien comprendre la perte de marges de manoeuvre politiques, est peut-être un peu trop présente, un peu trop “c’est le sujet chaud du moment, il faut le poncer”. Mais, dans l’ensemble, il appuie correctement son propos.