L'enfance du monde (Michel Nieva)
Deux parties :
- L’enfance du monde
- La science-fiction capitaliste
De quoi ca parle ?
L’enfance du Monde
Le moins qu’on puisse dire, c’est que L’enfance du Monde est une nouvelle… étrange. On y suit l’enfant-dengue, présenté initialement comme un hybride moustique-humain aux traits majoritairement proches du moustique, dans sa vie au sain d’un bidonville de l’Argentine en 2272. La société est hyper-capitaliste, le climat dans un état de délabrement absolu, les pandémies tellement courantes qu’elles sont commodifiées et cotées en bourse… Ajoutez un dose de réalité virtuelle, une chronologie chamboulée en permanence, du néo-colonialisme actuel qui répond à du colonialisme virtuel, des discriminations de classes et physiques, des cristaux télépathes anarchistes et filez le tout autour d’une quête d’identité et voilà ! vous obtenez L’enfance du Monde.
C’est déroutant par moment, dérangeant à d’autres, cru, direct dans ses descriptions physiques, fortement ironique dans ses descriptions de la société.
Bref, étrange mais étonnamment prenant.
La science-fiction capitaliste
Cette deuxième partie est un essai sur les imaginaires présentés par la science-fiction généraliste et les non-dits capitalistes qui les sous-tendent, avant de présenter des organisations qui proposent des points de vue différents sur le futur.
J’étais un peu déçu au départ par les examples pris qui reprenaient des exemples éculés de figures techno-capitalistes (Musk, Bezos…) et des œuvres de SF dont ils revendiquent s’inspirer. Dans un deuxième temps, Michel Nieva présente cependant des concepts, personnalités ou groupes bien plus diverses et plus ancrés dans le Sud mondial et particulièrement argentin.
Il prend notamment le temps de présenter la Quatrième Internationale posadiste ainsi que des cosmogonies autochtones et leurs visions du futur, des sociétés associées et de leur rapport à la technologie. Tout n’est pas forcément ultra-pertinent mais c’est bien que ces voies/voix soient mises en avant.
L’épilogue vaut également de détour, montrant comment l’auteur lui-même prend place dans le sujet. L’épilogue revient ainsi sur son expérience d’être contacté par SpaceX pour contribuer un récit de SF argentin pour une de leurs campagnes marketing. Ce qui conduit à ce que le livre se termine par un FUCK ELON MUSK bien senti.
Le mot de la fin
Clairement pas un livre accessible à tous.