Livre ajouté à ma dernière commande après avoir vraiment apprécié les idées dans Art et artisanat.

De quoi ça parle ?

Le livre est un recueil de 3 textes :

  • Travail utile, fatigue inutile
  • Comment je suis devenu socialiste
  • Architecture gothique

Travail utile, fatigue inutile

Retranscription d’une conférence donnée en 1884, c’est le texte le plus enthousiaste des trois, un résumé de ses positions, son manifeste, une vision utopique de ses idées mises en œuvre.

On retrouve ses idées de l’art et le plaisir au cœur du travail mais surtout l’idée des trois espoirs : l’espoir du repos, l’espoir du résultat, l’espoir de la qualité. C’est aussi une réflexion clairement anticapitaliste sur la production, utile et inutile, et l’espoir, comme souvent dans les utopies du XIXe siècle de dégager du temps de repos ou de plaisir en réduisant le temps de travail, selon Morris soit en supprimant le travail inutile soit en reprenant le contrôle sur les machines.

Certaines parties du texte ne sont pas sans rappeler les Bullshit Jobs de David Graeber. Pour quoi ou pour qui produit-on, est-ce vraiment nécessaire ? surtout si c’est pour satisfaire les désirs futiles d’une caste de parasites.

Bref, 40 pages très intéressantes

Comment je suis devenu socialiste

Un article publié dans un magazine socialiste en 1894 et qui revient sur le parcours de Morris et surtout sur sa revendication d’être socialiste tout en appartenant aux nantis britanniques.

Je confonds peut-être avec une autre de mes lectures en parallèle mais je me suis retrouvé dans l’idée de théorie vs pratique, de ne pas être aveugle aux souffrances du monde et de vouloir faire quelque chose et pas juste me vautrer dans mon confort personnel ou chercher à toujours accumuler plus. La recherche de sens dans sa vie et au sein de son travail également.

Moins percutant que le texte précédent, plus personnel, mais toujours intéressant.

Architecture gothique

Concrètement c’est une lettre d’amour de l’auteur pour l’architecture gothique

C’est le texte que j’ai trouvé le moins intéressant des trois. Le cœur de son propos est de voir l’architecture comme un tout, du bâtiment aux meubles et décors qui y sont. Le tout pensé comme un lieu de vie mais aussi un moyen d’expression pour les artistes, artisans etc qui mettent la main à la pate dans son édification. Rejet de l’académisme mais aussi de la recherche de productivité sans but et sans pensée pour celles et ceux qui occuperont l’édifice une fois construit.

Le mot de la fin

C’est un livre court et rempli d’idées qui me parlent à ce moment de ma vie. Je ne peux que recommander.

La première partie est peut-être plus pertinente que Art et Artisanat comme point d’entrée dans les idées de Morris.