Le bateau-usine (Takiji Kobayashi)
J’ai tellement aimé “Le Propriétaire absent” que j’ai immédiatement acheté Le Bateau Usine, qui est le livre le plus connu de Takiji Kobayashi.
Résumé
Sur un bateau usine partant pour une campagne de pêche aux crabes au large de la Russie, les ouvriers de l’équipage réalisent les conditions atroces qu’ils doivent subir et les techniques mises en oeuvres par les officiers et le contremaître pour les maintenir dans leur condition. Ils finiront par s’unir et se mutiner.
Et alors ?
Plus que dans le Propriétaire Absent, le Bateau Usine est clairement un livre communiste et pas à demi-mot. L’auteur n’a clairement pas démérité de son épithète.
Tout comme dans son autre livre, Kobayashi nous montre une autre facette du Japon, autant dans ses aspects quotidiens, laborieux, les conditions de vie des personnes sur le bateau et celles qui les ont amenés à s’engager dans cette voie. C’est aussi tout le rapport avec les capitalistes/industrialistes de la fin du 19ème et début 20ème siècle qu’on vit à travers eux.
Tout comme dans le Propriétaire Absent, l’armée (ici la marine, et non pas l’armée de terre) fait une apparition, rappel de la militarisation des années 1920-30 et des campagnes de colonisation qui avaient lieu a l’époque. Le message cependant est clair : si les trouffions sont “comme nous”, les officiers mangent littéralement sur le dos des travailleurs et l’armée en tant qu’organisation est l’ennemi. Ce qui est clairement illustré dans la conclusion du livre.
Il y a clairement des éléments qui rappellent Le Cuirassé Potemkine, dans les thèmes abordés mais aussi dans certaines scènes qui en rappellent certaines du film.
Le mot de la fin
Oui ! Mille fois oui ! J’ai eu du mal à le lâcher une fois entamé.
J’ai acheté l’édition ALLIA qui inclut également une postface d’Évelyne Lesigne-Audoly qui revient sur le revival du livre en 2008 suite a un entretien entre Amamiya Karin et Takahashi Genichiro et qui mettait en avant les parallèles entre les situations décrites dans le livre et celles vécues par les travailleurs précaires et les étudiants de l’époque et a eu un écho inattendu et a fait exploser les ventes du livre. La postface va bien au delà et fournit plus d’analyse sur le livre et c’est une très bonne addition au texte de base.