Un achat un peu compulsif lors des soldes chez Kinokuniya en 2023. Je m’étais dit que quite à parler du Japon, autant lire des classiques et pas uniquement les dernieres sorties ou des textes de recherches. Fantômes du Japon avait alors fini dans mon panier a coté de L’empire des signes de Roland Barthes.

De quoi ça parle ?

Lafcadio Hearn est considéré comme l’un des premiers, si ce n’est le premier étranger, lors des premières années de l’ère Meiji, à s’être intéressé aux fantômes, yokais et autres créatures mythologiques du folklore japonais et a écrire ces contes dans des livres diffusés hors du Japon.

Ce livre est une anthologie reprenant 45 de ces contes, de longueur assez variable, organisés par thèmes (rêves, amour, effroi etc). Dans le lot, certains sont devenus de grands classiques : la Yuki-onna, la légende d’Urashima Taro etc. La structure alterne entre contes rapportés, comme si l’auteur racontait a son tour une légende que son maître ou que quelqu’un lors des ses voyages lui a racontée et d’autres ou, au cours de ses voyages, certains éléments font remonter a sa mémoire une histoire entendue il y a longtemps. En terme de temporalité également, c’est un grand écart entre d’un coté un temps des légendes et de l’autre des histoires ancrées dans l’Histoire et faisant référence a des personnes ayant réellement existé ou des dates précisément indiquées. Mais la aussi, on passe du bas moyen age (ere Heian ou avant) aux dernières années de l’ère Edo suivant les récits.

Dans l’ensemble, ça se lit relativement vite et simplement. Les chapitres sont courts et semblent parfait pour des trajets en transport en commun.

Oui mais

Je vais encore passer pour un râleur mais j’ai détesté la version française que j’ai achetée (éditions Motifs, traduction de Marc Logé). Certaines tournures de phrases étaient extrêmement lourdes ou étranges et m’ont sorti de ma concentration plus d’une fois. Certaines transcriptions de noms semblent faites par quelqu’un qui n’a jamais aperçu de loin du Japon avec des syllabes coupées n’importe comment (non, on ne coupe pas un つ entre le t- et le -su). Je veux bien que la langue et les modes de transcriptions aient évoluées depuis l’ère Meiji mais la c’était juste pas possible pour moi.

Sans rapport avec la traduction, les clichés sur les femmes et les mariages avec des filles mineures abondent dans le livre. A mettre en rapport avec les 18 ans d’écart avec sa femme au Japon.

Le mot de la fin

Meh.

J’essaierai sans doute un jour de lire Kwaidan, son livre de référence, en anglais mais j’ai été sérieusement refroidi par celui-ci.