J’avoue, c’est un livre pris un peu au pif, appréciant le contenu d’Irénée Régnauld sur Mastodon. Mais comme il traite de techsolutionisme et de démocratie, ça me semblait intéressant.

De quoi ça parle ?

Le livre revient sur l’omnipresence de la technologie dans la vie de tous les jours, autant dans le privé qu’au travail ou dans les lieux publics. Mais plus que cela, les auteurs reviennent sur la notion de progrès et son glissement vers l’innovation. Comment le productivisme et la foi dans le progrès limitent nos discussions sur les sujets techniques, éléments qui rappelleront des points importants des Briseurs de machines. Dans le même genre, la cristallisation des processus existants pour certains a un instant t dans du code, n’est pas sans rappeler le Software as law des crypto-libertariens mentionnés par David Golumbia ou Nastasia Hadjadji/2024/no-crypto.

Les auteurs reviennent également sur la dé-politisation orchestrée des sujets techniques, autant en traitant le logiciel juste comme un moyen d’améliorer les conditions de travail, ou en laissant les entreprises s’auto-réguler (a minima) sous la houlette d’organismes de contrôle sans réel pouvoir et qui se retrouvent a ne pouvoir discuter que de la couleur de la peinture, sans pouvoir discuter ou remettre en cause la mise en oeuvre du produit technique dans son ensemble.

J’ai lu ce livre après la longue séquence des élections législatives de 2024 et les questionnements “quelle modèle de société voulons-nous ?” ou sur leur limitation a des questions purement techniques gérées comme telles par des ingénieurs m’a semblé tout particulièrement adapté aux sujets du moment.

C’est également mon dada mais j’apprécie aussi que les auteurs aient pioché leurs exemples et références un peu partout dans le monde. De base, j’apprécie qu’un livre en français propose des exemples en France et/ou en Europe mais ils ont inclus des exemples aussi bien en Asie (Corée, Japon), qu’en Afrique.

Le mot de la fin

Une très bonne vue d’ensemble sur le technosolutionisme, très bien écrite et qui ouvre sur des pistes de réflexion pour se réapproprier ces problématiques.

Mentionné sur Mastodon quand j’ai commencé ma lecture, Irénée Régnauld semblait penser que certaines parties pourraient avoir quelque peu vieilli depuis la publication du livre en 2020. Livre fini, même si le Covid est passé par là et que le technosolutionisme des JOP semble s’accélérer, je dirais que c’est une lecture d’autant plus nécessaire aujourd’hui.